jeudi 23 février 2012

Nouvelles





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Bonjour à tout le monde!


Nous sommes partis pour un petit voyage de 7 semaines en Argentine avec notre petit poux de 3 mois et demi.


Faits saillants jusqu’à maintenant, teintés de notre expérience:

  • Air Canada offre de belles tables à langer dans leurs cabinets
  • Buenos Aires en été est superbement chaud, ce qui peut créer une euphorie chez les Montréalais de février
  • Deux jours passés à l’hôtel Reina, dans le quartier espagnol de BsAs, mais au coin probablement le plus achalandé d’argentine (de Mayo et 9 de Julio: allez voir sur Google Earth - on parle de 20 voies qui en croisent 10) étaient amplement suffisant pour constater que:
    • les argentins manifestent à chaque jour (avec raison contre la loi anti-terroriste qui fait effectivement de l’état un endroit de répression) (cf photo 1)
    • Une chambre qui donne sur ce coin de rue était une mauvaise idée en termes de décibels
    • Les vieux climatiseurs sont encore plus bruyants que les coins de rue névralgiques
    • L’hôtel Reina est tout de même superbe, avec ses plafonds de 18 pieds et son ascenseur qui date d’il y a deux siècles (cf photo 2)
  • Recommandons en passant à nos amis voyageurs le sympathique restaurant de théatre La Clac, qui offre un menu réconfortant (deux mots seulement: patates pilées) dans un décor chaleureux et bohème (cf photo 3)
  • Ça valait la peine de payer quelques dollars de plus pour voyager en classe Ejecutivo Tutto Letto lors d’un voyage de bus de 24h. Sièges en cuir inclinables à 180 degrés, films sur écrans individuels de répertoire artsy tels que « 2012: La fin du Monde» ou encore «Shrek 2», multiples repas servis à notre sièges avec du vin et du whisky en digestif (ils viennent même vous réveiller pour vous le proposer - ça c’est de la générosité), etc. Malheureusement, un détail technique nous empêche de vous prouver tout ça par photos.
  • Le décor dans la plaine avant les montagnes est proprement ahurissant. C’est le désert, seulement des broussailles. Il parait qu’il ne pleut jamais là-bas, dû à un caprice des vents... Magnifique.
  • À El Bolson, nous sommes comme à Banff, mais moins le côté clinquant et plus la chaleur des Argentins. Les montagnes sont sublimes (photos à venir). Nous sommes allés marcher tout près avec Pierre, qui semble adorer se balader en porte-bébé. Nous sommes aussi allés à la plage, que nous avons partagé avec quelques Argentins, et plusieurs dizaines de milliers de guêpes. Il parait qu’elles se sont introduites en cachette dans un bateau et depuis font la loi ici. Pas de piqûre à date.
  • La Feria Artesanale a lieu 4 fois par semaine et nous permet d’acheter des légumes d’ici et de faire connaissance avec les gens du coin. Marie-Claude donne des cours d’Espagnol à Mathieu qui s’améliore lentement mais sûrement.
  • Demain nous quittons avec regret la sympathique auberge de jeunesse qui nous a permis de rencontrer plein de gens intéressants, mais nous prenons un petit studio qui sera plus intime et plus calme pour Pierre. Comme nous avons maintenant nos repères et contacts ici, nous entrevoyons les prochains jours avec optimisme.
  • Plus de nouvelles sur nos péripéties Bolsonniennes bientôt!


Avec amitié,

MC et M.


L’auberge argentine

Lui, il est italien, environ 25 ans. Il est parti pour 2 ans, rien de moins. Il se lève tôt et se fait un gros déjeuner, plein de l’expérience qu’il faut partir du bon pied pour voir le monde, jour après jour. Il a traversé la distance entre Rome et Singapour par voie terrestre en 7 mois, coup de coeur à la Birmanie, puis un «pit stop» de 9 mois en Nouvelle-Zélande pour travailler et se refaire un magot, puis un autre 7 mois, en cours, en Amérique du Sud. Bouvier aurait de quoi être content. En plus, le mec est sympa comme tout, apprend les langues sur son passage, et irradie une paix singulière.


Eux sont américains. Ils sont partis depuis quelques mois et ne savent pas quand ils retourneront à la maison. Ils économisent chaque sous, connaissent tous les trucs. L’objectif: tenir le plus longtemps possible, étirer l’élastique de la longue dérive sans jamais qu’il ne casse. Ce qui est beau, c’est que la fraîcheur de leur rire est aussi forte que leur réticence à dépenser.


Cet autre est français. Pendant trois jours il nous a côtoyé dans la discrétion, sans rien dire, jusqu’à ce que Marie-Claude le cuisine serré pour découvrir qu’il partage notre langue. Doux, patient, d’une non-agressivité totale, il possède un humour vif, une connaissance politique internationale surprenante, et une barbe longue et broussailleuse.


Maintenant, une question pour le lecteur: que partagent, d’après lui, toutes ces personnes qui croisent notre chemin au petit bonheur, épiçant le détour de notre parcours de leur poésie personnelle?


Ont-ils tous lu les Frères Karamazov?


Partagent-ils une même classe socio-économique?


Sont-ils tous végétaliens?


Je vous le donne dans le mille: ils sont tous, de près ou de loin, des agriculteurs. À la maison, dans leurs voyages, en woofing, comme travail, de famille, etc. Ils ont tous passé des heures, jours et mois, à travailler la terre de leurs mains.


Food for thoughts.